Le chirurgien peut décider d’opérer l’œil qui est de face et non l’œil qui tourne.
Lorsque l’on cache l’oeil dominant, il tourne, et l’œil strabique se met de face.
Si on opère l’oeil dominant pour qu’il reste de face dan s cette situation, le strabisme
ne se verra plus.
Quels éléments peuvent faire décider de ne pas opérer l’œil dévié ?
- Certaines chirurgies agrandissent la fente palpébrale. Si un œil est déjà plus
ouvert que l’autre, le geste chiruirgical devra réduire ou, en tout cas, ne pas majorer
cette asymétrie.
- S’il existe une torsion, le geste doit la réduire, ou en tout cas, ne pas la majorer.
- Si on opère pour une diplopie liée à une petite paralysie de l’œil gauche par
exemple, il FAUT opérer l’œil droit (sinon le patient verra simple de face, et doubler
dès qu’il tournera un peu les yeux).
- Si l’œil dominant présente une limitation oculomotrice majeure. Par exemple, en
cas de strabisme divergent de l’œil droit, avec un œil gauche dont le mouvement vers
la droite est très limité, il FAUT opérer l’œil gauche (ou accepter que le strabisme
récidive plusieurs fois, quitte à le ré-opérer régulièrement. Cela se discute en
cas d’amblyopie profonde de l’œil droit pouvant conduire la patient à refuser une
chirurgie sur son seul œil voyant bien). En effet, si on n’améliore pas chirurgicalement
l’adduction de l’œil gauche, il persistera une divergence importante dans le regard
vers la droite, ce qui conduit souvent à une récidive de la divergence de face.
- Si l’œil dévié a déjà été opéré plusieurs fois, les cicatrices existantes, même
40 ans après, rendent le geste plus complexe, plus long, et surtout moins prévisible.
Anesthésie générale : chirurgie à jeun !
Garçon de 6 ans : lors du réveil, l’enfant qui n’était pas à jeun , vomit et inhale
le liquide gastrique acide. Plusieurs jours de réanimation. Aucune séquelle (et les
yeux droits) grâce à la compétence de l’anesthésiste puis de l’équipe de réanimation
pédiatrique.
Remarques :
- La consigne " surveiller que votre enfant reste à jeun " n’est pas un principe
de précaution virtuel. Donner un petit gâteau (ou même une bouchée de gâteau) à un
enfant qui fait une colère, et ne pas en informer le chirurgien ou l’anesthésiste
(qui annuleront l’intervention) est criminel.
- Il faut comprendre et accepter que la chirurgie n’est pas un acte de consommation,
le chirurgien ne propose d’’opérer, ce qui est une lourde responsabilité, que s’il
est certain que c’est l’intérêt du patient, et non pour faire plaisir aux parents.