Ce site -qui sera enrichi progressivement- aide à comprendre. Si vous cherchez la bonne décision pour un cas réel, consultez votre ophtalmologiste

La rééducation orthoptique vise avant tout à améliorer les possibilités de fusion. Il est essentiel de suivre les conseils et prescriptions de l’ophtalmologiste/orthoptiste.


La rééducation comporte toujours des séances au cabinet d’orthoptie. Elle peut aussi comporter des exercices à faire à la maison (travail sur stéréogrammes ou sur livret de fusion de Weiss par exemple), avec de grands avantages pour le patient.


ORTHOPTIE et ORTHOPTISTES

L’orthoptiste est souvent présenté comme le kiné des yeux, faisant travailler les muscles oculomoteurs.


C’est une comparaison pratique, expéditive, et fausse.


La rééducation orthoptique joue sur la plasticité cérébrale et améliore les aptitudes visuelles cérébrales, plutôt que la puissance des muscles oculomoteurs. Ceux-ci ont presque  toujours une force  bien supérieure à celle nécessaire pour maintenir les yeux dans telle ou telle position statique, puisqu’ils sont capables de mobiliser les yeux à grande vitesse lors des saccades.


Le rôle de l’orthoptiste est de plus en plus large car sa formation médicale comportant des stages hospitaliers, et son expérience en font le partenaire privilégié de l’ophtalmologiste.

En cas de diplopie, le bilan orthoptique renseigne sur deux  points essentiels :

1) La diplopie est-elle liée à une paralysie d’un ou plusieurs muscles oculomoteurs ?


2) Si c’est le cas, quel est le muscle responsable de la diplopie (ou les muscles responsables) ?


Au cours de ce bilan orthoptique, l’examen essentiel est le Hess-Weiss (ou coordimètre de Weiss), ou, à défaut, le test de Lancaster.

Sauf lorsque le diagnostic oculomoteur est  tout à fait évident, un bilan orthoptique pour diplopie réalisé sans un tel test fait perdre des chances de diagnostic au patient.


Il est impératif d’apporter le schéma de cet examen à votre ophtalmologiste. Cela ressemble à ceci :

. La strabologie est le cœur de la formation des orthoptistes qui sont compétents à chaque étape :

- diagnostic : bien au-delà des mesures d’angles de strabisme, le bilan orthoptique répond à des questions essentielles tant pour le bilan initial du strabisme, que pour son suivi, ou lors d’un bilan pré-opératoire permettant de choisir le geste chirurgical le mieux adapté,

- choix thérapeutique : dans le binôme ophtalmologiste-orthoptiste, l’ophtalmologiste peut souvent se reposer sur l’orthoptiste pour participer aux meilleurs choix thérapeutiques,

- rééducation proprement dite lorsqu’elle est indiquée.


Stéréogramme de Weiss

La question de la présence ou non d’une vision du relief n’est pas évidente. Lorsqu’on présente un test à un patient et qu’on lui demande s’il le perçoit en relief, comment saura-t-il, s’il n’a jamais vu en relief, si ce qu’il voit est en relief ?

(C’est un peu comme dans Astérix et les Normands qui ne savent pas si c’est " ça " avoir peur)

S’il voit double, on sait qu’il ne voit pas en relief. S’il neutralise, on ne sait pas car cette neutralisation n’est peut-être pas permanente.

Donc, l’orthoptiste demande : " est-ce que vous voyez ce test en relief ? ", et si le patient dit oui, il va devoir chercher des confirmations, de façon à pouvoir affirmer :

- soit que le patient a une vision du relief certaine

- soit que le patient n’a pas de vision du relief

- soit qu’il n’est pas possible d’être certain.

Ce renseignement est essentiel, et le patient doit accepter une redondance des tests, simples ou élaborés.