Ce site -qui sera enrichi progressivement- aide à comprendre. Si vous cherchez
la bonne décision pour un cas réel, consultez votre ophtalmologiste
Traitement médical du strabisme
En cas de strabisme convergent, on peut proposer
(liste non limitative) :
- Une surcorrection convexe (correction normale +1 à 3 Dioptries : +5 devient +6
à +8, et -5 devient -4 à -2)) de l’œil dominant. Cette surcorrection brouille la
vision de loin de l’œil dominant . L’œil dominé devient alors fixateur en vision
de loin . L’œil dominant reste fixateur en vision de près, et la surcorrection permet
de moins accommoder.
- Des lentilles de contact si le sujet est hypermétrope. Plus l’hypermétropie est
forte, plus une correction par lentilles de contact a de chances d’améliorer le strabisme.
Voir ci-dessous
- Des verres à double foyers (ou des progressifs) comme ceux des presbytes.
- Des prismes : en cas de strabisme minime non congénital, des prismes peuvent corriger
la petite déviation (y compris une petite déviation verticale associée) et permettre
la superposition puis la fusion des images des deux yeux. Prismer ne réduit pas la
capacité à diverger, parce qu’on ne sait pas faire d’effort de divergence. C’est
donc un essai relativement coûteux mais sans risque.
Dans tout ce qui suit, il faut se souvenir que tout effort d’accommodation s’accompagne
de convergence. En cas de strabisme convergent, on cherche à réduire l’accommodation,
et en cas de strabisme divergent, on cherche à la solliciter.
La rééducation n’est pas une sorte de gonflette des muscles oculomoteurs, mais un
entraînement cérébral (voir orthoptie).
En cas de strabisme divergent, on peut proposer
(liste non limitative) :
- Une surcorrection concave (correction normale -1 à -3 dioptries : -2 devient -3
à -5, et +2 devient +1 à -1) de l’œil dominant. Cette surcorrection de l’œil dominant
peut avoir deux conséquences :
* soit le sujet la compense par un effort d’accommodation. Comme il accommode, il
converge et la divergence diminue.
* soit le sujet ne la compense pas en accommodant, et il y a encore 2 cas :
- Le strabisme divergent était permanent et on force l’œil dominé à prendre la fixation
; c’est un avantage en cas d’amblyopie.
- Le strabisme divergent était intermittent non alternant:
- S’il devient alternant du fait de la surcorrection, c’est un échec, il faut revenir
à la correction exacte.
- S’il devient moins fréquent (parce que le patient voit flou lorsque son œil dominé
diverge, et prend ainsi con,science de sa divergence, et apprend à la contrôler),
c’est un succès
- Des lentilles de contact si le sujet est myope. Plus la myopie est forte, plus
une correction par lentilles de contact a de chances d’améliorer le strabisme divergent.
Voir ci-dessous.
- Des prismes : en cas de strabisme minime non congénital, des prismes peuvent corriger
la petite divergence faisant obstacle à la fusion. Cependant, en cas de strabisme
divergent intermittent, prismer réduit l’effort de convergence, réduit l’entraînement
du patient à converger, et réduit sa capacité à converger. Bien souvent, après quelques
semaines, le patient se retrouve avec les prismes, comme il était initialement sans
les prismes.
Par contre, corriger par un prisme une petite déviation verticale associée à la divergence
peut toujours être envisagé.
La rééducation orthoptique, lorsqu’elle est indiquée, est un élément essentiel du
traitement, seule ou en complément d’une chirurgie.
Voir orthoptie
Strabisme et lentilles de contact
Les lentilles améliorent fortement les strabismes convergents des hypermétropes forts,
et les strabismes divergents des myopes forts.
A tel point, qu’une proportion importante de patients demandeurs de chirurgie dans
un but esthétique, y renoncent après équipement en lentilles parce qu’ils ont les
yeux quasiment droit avec leurs lentilles.
Les lentilles : à partir de quel âge ?
Très couramment à partir de 7 ans pour un enfant qui supplie ses parents d’avoir
des lentilles et est donc assez motivé pour se plier aux impératifs d’hygiène que
les lentilles impliquent.
Parfois dès deux mois, à l’initiative de l’ophtalmologiste pour des raisons médicales
(myopie forte unilatérale par exemple).